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Paulownia

(Le Larousse des arbres)
Famille des Scrofulariacées, ordre des Tubiflorales
Il existe en Chine environ 10 espèces du genre Paulownia. Elles n'appartiennent pas à la même famille que les espèces du genre Catalpa, auxquelles pourtant elles ressemblent fort par leur stature et surtout par leur feuillage, mais dont elles se distinguent aisément par la précocité de leurs fleurs bleu-mauve, en forme de digitales, dont les panicules sont dressées (alors que chez le genre Catalpa elles sont pendantes), ainsi que par leurs fruits ; leur position systématique est due en effet à leurs graines dans lesquelles l'embryon est entouré d'un abondant albumen, caractère propre aux Scrofulariacées.

Paulownia imperialis Sieb ec Zucc Paulownia imperial = P. tomentosa Steudn.
Si Philipp Franz von Siebold ne lui avait dédié cet arbre magnifique, qui se souviendrait aujourd'hui de la grande duchesse Anna Paulowna (1795-1865), fille du fantasque Paul Ier, tzar autocrate de toutes les Russies, laquelle épousa en 1816 Guillaume, prince d'Orange, et devint reine des Pays-Bas lorsque ce dernier monta sur le trône. en 1840, sous le nom de Guillaume II. Cette dédicace de Siebold, qui précisait imperialis (rappelant ainsi les origines de la princesse, plutôt qu'évoquant le port au demeurant fort majestueux de l'arbre), n'était, bien sûr, point désintéressée ; c'est au service de la Hollande que Siebold avait fait sa carrière et c'est au jardin botanique de Leyde qu'il envoyait les plantes qu'il collectait par centaines au Japon. Siebold avait découvert le paulownia impérial au cours du premier séjour qu'il fit de 1823 à 1829, dans un pays qui s'entrouvrait à peine aux Occidentaux, mais qui l'accueillit, car il savait pratiquer à merveille la difficile opération de la cataracte.
P. imperialis n'était d'ailleurs pas originaire du Japon mais de Chine centrale et méridionale ; cependant il abonde au Japon, y ayant été très anciennement cultivé pour son bois gris clair, tendre, léger et fort apprécié par les menuisiers japonais. C'est pourtant en France, et non aux Pays Bas, que fut planté le premier paulownia impérial qui ait fleuri en Europe. Le vicomte de Cussy avait, au cours de ses voyages, reçu d'un capitaine de la marine anglaise a qui il avait eu l'occasion de rendre service, des graines de cet arbre dans des petits pots de porcelaine venant du Japon. À son retour à Paris, Cussy s'empressa de les porter au Muséum où Neumann, jardinier en chef des serres, planta au Jardin des Plantes en 1834. Le paulownia imperial y prospéra très vite et fleurit le 27 avril 1842. On put l'y admirer jusqu'au 23 juillet 1956, date de sa mort, à au plus de 100 ans. Un nouveau pied fut planté, presque au même emplacement, en janvier 1964. C'est aujourd'hui un arbre magnifiquement développé.
Ce qui séduisit immédiatement arboriculteurs et amateurs, ce sont les qualités très ornementales de ces arbres d'aspect exotique, avec leurs feuilles géantes et leurs fleurs tubuleuses d'une couleur rare et précieuse, dressées en bouquets vers le ciel. P. imperialis ne dépasse guère 15 à 20 m de haut, mais sa croissance est rapide (13 m en 20 ans). Avec une cime très caractéristique, arrondie en ombelle, il déploie de grosses branches qui s'étalent et portent de vigoureux rameaux duveteux.
Comme les boutons floraux se forment dès le début de l'automne, ils ont besoin d'un été long et chaud et sont souvent détruits par les gelées ; aussi doit-on placer les paulownias impériaux en situation chaude, abritée et protégée des vents froids. Ils demandent par ailleurs un sol profond, léger, nutritif, assez frais, mais non humide. On peut les cultiver touffes rabattues chaque année en mars ; ils ne fleurissent naturellement pas, mais émettent de très grandes pousses (2,50 à 3 m de haut) avec des feuilles énormes (jusqu'à 50 cm en tous sens), et à pétiole très long (50 cm), qui donnent un aspect des plus pittoresques. Magnifique arbre d'ornement, le paulownia impérial résiste bien même à l'atmosphère polluée des villes où on le plante beaucoup actuellement pour ces raisons, en particulier à Paris. L'espèce supporte bien la taille.
Feuilles. Ressemblant à celles du catalpa commun, de 12 à 25 cm de long, mais opposées, ovales, parfois à 3 lobes, à contour hexagonal, cordiformes à la base, triangulaires au sommet ; vert foncé et pubescentes dessus, veloutées et grisâtres dessous, longuement pétiolées (8 à 20 cm).
Fleurs. Boutons à fleurs formant des panicules dressées et recouvertes d'écailles couleur de rouille ; s'épanouissant dès la fin avril ou le début mai, un peu avant les feuilles ; grandes (5 à 6 cm de long), irrégulières, à corolle tubuleuse, bleu violacé avec des points pourpre foncé et rayées de 2 lignes jaunes au-dedans, à odeur de violette ; en grappes terminales pyramidales dressées, de 20 à 30 cm de long.
Fruits. Capsules ovoïdes, ligneuses, de 4 cm de long, s'ouvrant par 2 fentes ; graines petites, ailées.
Rameaux. D'abord couverts d'une pubescence douce, puis glabres.
Écorce. Demeurant longtemps lisse.
Bois. Gris clair lustre, très léger, tendre, facile à travailler.

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