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ArBres
Robiniers Famille des Léguminosacées, ordre des Resales
Le genre Robinia comprend environ 20 espèces d'Amérique du Nord et du Mexique.
Le nom de ce genre a été donné par Linné en hommage à celui qui fit croître les premiers pieds de R. pseud-acacia en Europe, Jean Robin (1550-1629), apothicaire et « arboriste » des rois Henri III et Henri IV qui, peu avant 1600, • en sema des graines qui lui avaient été envoyées de Virginie par son ami John Tradescant l dans son jardin expérimental à la pointe de l'île de la Cité à Paris. La construction du Pont-Neuf obligea Robin à transplanter le premier exemplaire de robinier faux acacia près de l'église Saint-Julien-le-Pauvre, où on peut le voir encore aujourd'hui ; en 1636, son fils Vespasien Robin, lui aussi arboriste du roi, transplanta l'un de ces arbres dans le Jardin du Roi, l'actuel Jardin des Plantes, fondé 10 ans plus tôt ; on l'y voit encore, vétuste, mais soigneusement étayé.
Robinia pseud-acacia L.
Acacia, Faux acacia, Robinier faux acacia
Ce robinier est appelé « faux acacia » ou « acacia » parce qu'il porte des épines vulnerantes, des fruits qui sont des gousses et des feuilles composées-pennées à folioles en nombre impair, comme beaucoup d'espèces du genre Acacia, genre asiatique et australien auquel appartiennent les mimosas cultivés pour leurs fleurs dans le midi de la France.
Le robinier faux acacia est originaire de l'est des États-Unis, de la Pennsylvanie jusqu'à la Géorgie et à l'Alabama, où il n'est jamais abondant ni mélangé à d'autres essences. Il est naturalisé en France et s'y rencontre un peu partout, généralement par pieds isolés ou en petits massifs.
Cet arbre peut atteindre 25 à 30 m de haut sur 1 m de diamètre. Son fût est très élancé et très mince jusqu'à un âge avancé ; sa cime, en forme de coupole, est irrégulière, à branches tortueuses et ramifications assez lâches ; son ombre est légère et diffuse. Ses rameaux sont munis d'épines acérées, résultant de la transformation des stipules ; les jeunes rameaux portent les épines les plus vigoureuses. Sa croissance en hauteur est rapide (13 m en 20 ans) et il possède une assez grande longévité : 300 à 400 ans. C'est une essence de lumière qui résiste bien au froid par suite de sa mise en végétation tardive ; il prospère surtout dans les terrains légers, suffisamment alimentes en eau, fructifie abondamment et régulièrement, fait de nombreux rejets sur la souche et a un fort drageonnement, ce qui le rend quelque peu envahissant mais permet de l'employer utilement pour maintenir les talus sablonneux. Il résiste remarquablement bien à la pollution atmosphérique, ainsi qu'au voisinage de la mer.
On trouve en pépinière un très grand nombre de cultivars qui différent sensiblement du type par le port, la forme des feuilles ou leur couleur, enfin par les fleurs.
Feuilles. Foliaison tardive : deuxième quinzaine de mai ; composées-imparipennées, comprenant de 7 à 19 folioles ovales de 2,5 à 4,5 cm de long ; vert clair satiné à la face supérieure, vert bleuâtre à la face inférieure, elles deviennent d'un jaune doré très doux à l'automne,
Fleurs. En mai-juin ; blanches, du type papilionacé, disposées en longues grappes pendantes de 10 à 20 cm ; très odorantes, très sucrées ; mellifères ; en certaines régions, on les mange en beignets.
Fruits. Gousses sèches, longues de 5 à 10 cm, brun-gris à maturité, contenant 10 à 12 graines brunes, ovoïdes, comprimées.
Écorce. Brun clair, sillonnée de nombreuses crevasses longitudinales, séparées par des côtes anastomosées en réseau.
Bois. Aubier jaune clair, très mince, composé de 2 ou 3 cernes annuels ; cœur jaune dore ou jaune verdâtre, lustré ; bois très robuste, durable, résistant bien à la pourriture, convenant à la confection de pieux et d'échalas, autrefois très utilisé pour la carrosserie et le charronnage.
Robinier
(Le Livre des arbres, arbustes & arbrisseaux, Lieutaghi, Actes Sud)
Usages
Propriétés médicinales ; toxicité
Les fleurs du Robinier sont calmantes, antispasmodiques, cholagogues, légèrement toniques et astringentes. Comme toute la plante renferme des substances toxiques, la robine et la robinine, voisines de la ricine du si dangereux Ricin, poison agglutinant et précipitant les globules rouges, son emploi, sans danger aux doses médicinales, appelle cependant quelque prudence (on a signalé des empoisonnements par la poussière du bois, chez les tourneurs, et par les racines sucrées sucées en guise de Réglisse). Les homéopathes et quelques phytothérapeutes y voient tin spécifique des troubles digestifs avec hyperchlorhydrie. Le docteur Ch, Bach (op. cit., 1966) lui attribue maintes indications : "Hyperacidité gastrique, aigreurs, gastrites, renvois amers et acides, ulcères de l'estomac, maux de tête par auto-intoxication, indigestion, coliques venteuses, épaississement de la bile
Bois
Jaune brunâtre ou verdâtre, dur, assez lourd (± 0.7). nerveux, élastique, résistant, facile à fendre, le Robinier est l'un des meilleurs bois hétérogènes de nos contrées. A ses
qualités mécaniques s'ajoute une durabilité exceptionnelle pour un bois feuillu : il résiste de longues années à l'humidité, à l'immersion, à l'attaque des insectes et des agents destructeurs (en partie à cause des substances toxiques qu'il renferme). L'aubier blanc, très mince, passe promptement au bois parfait et les jeunes tiges peuvent être mises en œuvre. Les dimensions généralement faibles du Robinier (taillis) restreignent son emploi en charpente et en menuiserie. On en fait parfois du parquet et de l'exœllent merrain. C'est surtout un bois de petite industrie, recherché pour tous les travaux qui requièrent dureté, force et souplesse. Les charrons le mettaient au premier rang pour les rayons de roues (sa résistance verticale est supérieure à celle du chêne); II a servi sur les chantiers navals (chevillage) et dans l'industrie aéronautique."0n en fait des pièces de machines, des dents d'engrenages, des barreaux d'échelles, des cannes, des manches, des cercles de barriques, etc. Les tourneurs l'ont quelquefois employé, quoique son poli comme l'écrit Varenne de Fenille, soit "sec et peu lustre". Les fabriques de petits objets domestiques (cuillères, salières, coupe-papier,' etc.) le travaillent, ou l'ont travaillé. De nos jours, il est moins utilisé comme bois d'œuvre que sous forme d'échalas, de tuteurs et de piquets. Les pays de vignobles en emploient un volume considérable (on dit dans la région de Saumur, qu'un hectare de taillis d'Acacia" rapporte davantage qu'un hectare de vigne). J'ai vu arracher des piquets de Robinier enterrés depuis vingt ans en sol humide, dont la pointe enfouie était pratiquement intacte quand la partie exposée à l'air avait subi une altération sensible. On exploite de jeunes taillis pour ces usages dans le Sud-Ouest, les vallées de la Loire, de la Saône, etc. Sans doute pourrait-on faire de bons arcs avec des lattes de ce bois assez proche du Cytise par ses qualités physiques.
Des copeaux de Robinier sec, bouillis pendant 2 heures dans de l'eau, font un bain où la laine apprêtée prend "un jaune ravenelle presque aussi brillant que celui que donne le Fustet" et, à forte dose, "une couleur de musc doré très riche" (Dambourney, 1794).
Emplois divers
On fait, avec les grappes si adorantes du Robinier, trempées telles quelles dans une pâte à frire un peu épaisse et jetées dans l'huile bouillante, les meilleurs beignets qui soient, d'une saveur très délicate. Je sais par expériences réitérées qu'on ne saurait en abuser sans risque de migraine. Infusées dans l'alcool, ces fleurs donnent une liqueur agréable, qu'on sucre à sa guise. Elles ont servi en parfumerie, contuses, macérées et distillées, à la fabrication d'une eau de toilette.
Elles teignent en jaune, comme le bois.
Le Robinier est une essence mellifère précieuse, la plus intéressante sans doute de nos climats avec les Tilleuls. Ses fleurs très nectarifères sont activement visitées par les abeilles. "Cette sécrétion est fréquemment tarie par les refroidissements et la sécheresse, et par les vents du nord et de l'est (.. .), aussi les apiculteurs possesseurs de plantations de Robiniers considèrent-ils qu'une bonne récolte n'a lieu qu'une année sur trois en moyenne sur cette essence" (R. Moreaux, op. cit., 1963). Le "miel d'Acacia" est fluide, clair, long à cristalliser, très suave, très parfumé. C'est un des meilleurs miels pour les jeunes enfants, quand il est pur.
L'écorce contient une fibre textile. Les feuilles plaisent beaucoup aux herbivores mais peuvent causer des intoxications parfois mortelles, en particulier chez les chevaux, les vaches et les lapins. Elles passent pour avoir une influence très heureuse sur la lactation des chèvres.
Les graines conservent leur pouvoir germinatif pendant plusieurs années.
La croissance est rapide les premières années et se poursuit vigoureusement i^à 35 ans environ. Traité en taillis, l'arbre peut, dans des meilleures conditions, pousser des tiges de 25 m en 25 ans (Europe centrale).
L'un des emplois majeurs du Robinier est la consolidation des terres exposées au glissement ou à l'érosion : remblais, tranchées des routes, sables, éboulis naturels et artificiels, pentes argileuses instables, etc. Plus le terrain est mauvais, plus l'arbre drageonne et ses fourrés ont tôt fait d'accomplir leur mission protectrice. En même temps qu'il exerce sur les sols une action physique salutaire, il les enrichit en azote par les nodosités à bactéries symbiotiques de ses racines. (On voit les terrains pauvres se couvrir bientôt de gazon sous les jeunes plantations de Robiniers). Il pourrait préparer la venue d'essences rémunératrices s'il n'était. une fois installé, quasi inexpugnable, jouant, avec ses drageons épineux, à l'hydre végétale qu'une tête oubliée suffit à faire renaître.
Le Robinier ne doit pas être oublié des agriculteurs : quelques pieds sur une lisière et l'approvisionnement en rolons, en barreaux d'échelle, en bois de manches, en piquets, est assuré pour longtemps. Le traitement en taillis de 5-7 ans, selon la bonté du fond, est le plus convenable pour les usages de la ferme.
Sur internet : la production de Robinia n'est pas très forte en France, mais la demande croît (mobilier de plein air, au lieu d'importer de Teck), on coupe à 25-30 ans des diamètres de <25cm, notamment pour des piquets de vignes. Le bois d'œuvre (parquets, meubles, caillebotis) vient d'Hongrie ou de la Roumanie, d'arbres de 35-40 ans.
ArBres
Robinia
(Le Larousse des arbres)Robiniers Famille des Léguminosacées, ordre des Resales
Le genre Robinia comprend environ 20 espèces d'Amérique du Nord et du Mexique.
Le nom de ce genre a été donné par Linné en hommage à celui qui fit croître les premiers pieds de R. pseud-acacia en Europe, Jean Robin (1550-1629), apothicaire et « arboriste » des rois Henri III et Henri IV qui, peu avant 1600, • en sema des graines qui lui avaient été envoyées de Virginie par son ami John Tradescant l dans son jardin expérimental à la pointe de l'île de la Cité à Paris. La construction du Pont-Neuf obligea Robin à transplanter le premier exemplaire de robinier faux acacia près de l'église Saint-Julien-le-Pauvre, où on peut le voir encore aujourd'hui ; en 1636, son fils Vespasien Robin, lui aussi arboriste du roi, transplanta l'un de ces arbres dans le Jardin du Roi, l'actuel Jardin des Plantes, fondé 10 ans plus tôt ; on l'y voit encore, vétuste, mais soigneusement étayé.
Robinia pseud-acacia L.
Acacia, Faux acacia, Robinier faux acacia
Ce robinier est appelé « faux acacia » ou « acacia » parce qu'il porte des épines vulnerantes, des fruits qui sont des gousses et des feuilles composées-pennées à folioles en nombre impair, comme beaucoup d'espèces du genre Acacia, genre asiatique et australien auquel appartiennent les mimosas cultivés pour leurs fleurs dans le midi de la France.
Le robinier faux acacia est originaire de l'est des États-Unis, de la Pennsylvanie jusqu'à la Géorgie et à l'Alabama, où il n'est jamais abondant ni mélangé à d'autres essences. Il est naturalisé en France et s'y rencontre un peu partout, généralement par pieds isolés ou en petits massifs.
Cet arbre peut atteindre 25 à 30 m de haut sur 1 m de diamètre. Son fût est très élancé et très mince jusqu'à un âge avancé ; sa cime, en forme de coupole, est irrégulière, à branches tortueuses et ramifications assez lâches ; son ombre est légère et diffuse. Ses rameaux sont munis d'épines acérées, résultant de la transformation des stipules ; les jeunes rameaux portent les épines les plus vigoureuses. Sa croissance en hauteur est rapide (13 m en 20 ans) et il possède une assez grande longévité : 300 à 400 ans. C'est une essence de lumière qui résiste bien au froid par suite de sa mise en végétation tardive ; il prospère surtout dans les terrains légers, suffisamment alimentes en eau, fructifie abondamment et régulièrement, fait de nombreux rejets sur la souche et a un fort drageonnement, ce qui le rend quelque peu envahissant mais permet de l'employer utilement pour maintenir les talus sablonneux. Il résiste remarquablement bien à la pollution atmosphérique, ainsi qu'au voisinage de la mer.
On trouve en pépinière un très grand nombre de cultivars qui différent sensiblement du type par le port, la forme des feuilles ou leur couleur, enfin par les fleurs.
Feuilles. Foliaison tardive : deuxième quinzaine de mai ; composées-imparipennées, comprenant de 7 à 19 folioles ovales de 2,5 à 4,5 cm de long ; vert clair satiné à la face supérieure, vert bleuâtre à la face inférieure, elles deviennent d'un jaune doré très doux à l'automne,
Fleurs. En mai-juin ; blanches, du type papilionacé, disposées en longues grappes pendantes de 10 à 20 cm ; très odorantes, très sucrées ; mellifères ; en certaines régions, on les mange en beignets.
Fruits. Gousses sèches, longues de 5 à 10 cm, brun-gris à maturité, contenant 10 à 12 graines brunes, ovoïdes, comprimées.
Écorce. Brun clair, sillonnée de nombreuses crevasses longitudinales, séparées par des côtes anastomosées en réseau.
Bois. Aubier jaune clair, très mince, composé de 2 ou 3 cernes annuels ; cœur jaune dore ou jaune verdâtre, lustré ; bois très robuste, durable, résistant bien à la pourriture, convenant à la confection de pieux et d'échalas, autrefois très utilisé pour la carrosserie et le charronnage.
Robinier
(Le Livre des arbres, arbustes & arbrisseaux, Lieutaghi, Actes Sud)
Usages
Propriétés médicinales ; toxicité
Les fleurs du Robinier sont calmantes, antispasmodiques, cholagogues, légèrement toniques et astringentes. Comme toute la plante renferme des substances toxiques, la robine et la robinine, voisines de la ricine du si dangereux Ricin, poison agglutinant et précipitant les globules rouges, son emploi, sans danger aux doses médicinales, appelle cependant quelque prudence (on a signalé des empoisonnements par la poussière du bois, chez les tourneurs, et par les racines sucrées sucées en guise de Réglisse). Les homéopathes et quelques phytothérapeutes y voient tin spécifique des troubles digestifs avec hyperchlorhydrie. Le docteur Ch, Bach (op. cit., 1966) lui attribue maintes indications : "Hyperacidité gastrique, aigreurs, gastrites, renvois amers et acides, ulcères de l'estomac, maux de tête par auto-intoxication, indigestion, coliques venteuses, épaississement de la bile
Bois
Jaune brunâtre ou verdâtre, dur, assez lourd (± 0.7). nerveux, élastique, résistant, facile à fendre, le Robinier est l'un des meilleurs bois hétérogènes de nos contrées. A ses
qualités mécaniques s'ajoute une durabilité exceptionnelle pour un bois feuillu : il résiste de longues années à l'humidité, à l'immersion, à l'attaque des insectes et des agents destructeurs (en partie à cause des substances toxiques qu'il renferme). L'aubier blanc, très mince, passe promptement au bois parfait et les jeunes tiges peuvent être mises en œuvre. Les dimensions généralement faibles du Robinier (taillis) restreignent son emploi en charpente et en menuiserie. On en fait parfois du parquet et de l'exœllent merrain. C'est surtout un bois de petite industrie, recherché pour tous les travaux qui requièrent dureté, force et souplesse. Les charrons le mettaient au premier rang pour les rayons de roues (sa résistance verticale est supérieure à celle du chêne); II a servi sur les chantiers navals (chevillage) et dans l'industrie aéronautique."0n en fait des pièces de machines, des dents d'engrenages, des barreaux d'échelles, des cannes, des manches, des cercles de barriques, etc. Les tourneurs l'ont quelquefois employé, quoique son poli comme l'écrit Varenne de Fenille, soit "sec et peu lustre". Les fabriques de petits objets domestiques (cuillères, salières, coupe-papier,' etc.) le travaillent, ou l'ont travaillé. De nos jours, il est moins utilisé comme bois d'œuvre que sous forme d'échalas, de tuteurs et de piquets. Les pays de vignobles en emploient un volume considérable (on dit dans la région de Saumur, qu'un hectare de taillis d'Acacia" rapporte davantage qu'un hectare de vigne). J'ai vu arracher des piquets de Robinier enterrés depuis vingt ans en sol humide, dont la pointe enfouie était pratiquement intacte quand la partie exposée à l'air avait subi une altération sensible. On exploite de jeunes taillis pour ces usages dans le Sud-Ouest, les vallées de la Loire, de la Saône, etc. Sans doute pourrait-on faire de bons arcs avec des lattes de ce bois assez proche du Cytise par ses qualités physiques.
Des copeaux de Robinier sec, bouillis pendant 2 heures dans de l'eau, font un bain où la laine apprêtée prend "un jaune ravenelle presque aussi brillant que celui que donne le Fustet" et, à forte dose, "une couleur de musc doré très riche" (Dambourney, 1794).
Emplois divers
On fait, avec les grappes si adorantes du Robinier, trempées telles quelles dans une pâte à frire un peu épaisse et jetées dans l'huile bouillante, les meilleurs beignets qui soient, d'une saveur très délicate. Je sais par expériences réitérées qu'on ne saurait en abuser sans risque de migraine. Infusées dans l'alcool, ces fleurs donnent une liqueur agréable, qu'on sucre à sa guise. Elles ont servi en parfumerie, contuses, macérées et distillées, à la fabrication d'une eau de toilette.
Elles teignent en jaune, comme le bois.
Le Robinier est une essence mellifère précieuse, la plus intéressante sans doute de nos climats avec les Tilleuls. Ses fleurs très nectarifères sont activement visitées par les abeilles. "Cette sécrétion est fréquemment tarie par les refroidissements et la sécheresse, et par les vents du nord et de l'est (.. .), aussi les apiculteurs possesseurs de plantations de Robiniers considèrent-ils qu'une bonne récolte n'a lieu qu'une année sur trois en moyenne sur cette essence" (R. Moreaux, op. cit., 1963). Le "miel d'Acacia" est fluide, clair, long à cristalliser, très suave, très parfumé. C'est un des meilleurs miels pour les jeunes enfants, quand il est pur.
L'écorce contient une fibre textile. Les feuilles plaisent beaucoup aux herbivores mais peuvent causer des intoxications parfois mortelles, en particulier chez les chevaux, les vaches et les lapins. Elles passent pour avoir une influence très heureuse sur la lactation des chèvres.
Les graines conservent leur pouvoir germinatif pendant plusieurs années.
La croissance est rapide les premières années et se poursuit vigoureusement i^à 35 ans environ. Traité en taillis, l'arbre peut, dans des meilleures conditions, pousser des tiges de 25 m en 25 ans (Europe centrale).
L'un des emplois majeurs du Robinier est la consolidation des terres exposées au glissement ou à l'érosion : remblais, tranchées des routes, sables, éboulis naturels et artificiels, pentes argileuses instables, etc. Plus le terrain est mauvais, plus l'arbre drageonne et ses fourrés ont tôt fait d'accomplir leur mission protectrice. En même temps qu'il exerce sur les sols une action physique salutaire, il les enrichit en azote par les nodosités à bactéries symbiotiques de ses racines. (On voit les terrains pauvres se couvrir bientôt de gazon sous les jeunes plantations de Robiniers). Il pourrait préparer la venue d'essences rémunératrices s'il n'était. une fois installé, quasi inexpugnable, jouant, avec ses drageons épineux, à l'hydre végétale qu'une tête oubliée suffit à faire renaître.
Le Robinier ne doit pas être oublié des agriculteurs : quelques pieds sur une lisière et l'approvisionnement en rolons, en barreaux d'échelle, en bois de manches, en piquets, est assuré pour longtemps. Le traitement en taillis de 5-7 ans, selon la bonté du fond, est le plus convenable pour les usages de la ferme.
Sur internet : la production de Robinia n'est pas très forte en France, mais la demande croît (mobilier de plein air, au lieu d'importer de Teck), on coupe à 25-30 ans des diamètres de <25cm, notamment pour des piquets de vignes. Le bois d'œuvre (parquets, meubles, caillebotis) vient d'Hongrie ou de la Roumanie, d'arbres de 35-40 ans.
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