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La pression pastorale

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Depuis que l'élevage du mouton existe, des surfaces considérables de garrigues ont été travaillé par la dent et le piétinement de ces derniers. Cette pression pastorale permet de produire le fameux migou, utile pour enrichir la terre capricieuse des garrigues et faciliter ainsi la culture, mais aussi ; d'obtenir d'autres matières dérivées comme l'agneau, le lait et la laine.
Il y a quelques décennies à peine ces matières connaissaient leurs heures de gloire mais sont actuellement oubliées, délaissées; la concurrence ayant pris le dessus sur leur valeur originelle.

De même, la pression pastorale est nécessaire pour entretenir le milieu, l'ouvrir, le faire respirer. Elle est essentielle car préserve la végétation des incendies lors des périodes d'intense sécheresse estivales et permet d'obtenir une biodiversité intéressante qu'il serait difficile de maintenir avec un milieu fermé. Les brebis, en se faufilant dans la végétation, créent des caridous*, nécessaires pour une bonne pénétration dans cette dernière et donc un accès plus aisé vers des parties reculées de la garrigues.

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La part qu'occupe le parcours pastoral* dans l'alimentation des troupeaux est très variable. Elle dépend principalement de "l'offre pastorale" et de la "demande alimentaire" :

  • l'offre alimentaire du parcours est caractérisée par les surfaces pastorales disponibles, leur qualité et leur diversité.
  • La demande des animaux correspond à leurs besoins physiologiques: elle dépend de l'objectif de productivité recherché par l'éleveur : rythme de reproduction, croissance des animaux destinés à la viande, niveau de lactation.


Ouvrir le milieu c'est bien, mais l'entretenir c'est mieux !

Le problème actuellement avec la baisse des effectifs de moutons, c'est la fermeture parfois définitive des milieux de nos garrigues. Dans le cas d'un souhait de réintégration d'une activité pastorale au sein d'un milieu fermé, il faut dans un premier temps investir lourdement dans des moyens techniques capables de réaliser cette tâche, avant de pouvoir laisser pâturer des moutons. C'est alors un véritable arsenal, digne des plus grandes stratégies guerrières qui est mis en place : gyrobroyeurs, débroussailleuses, engins munis de couteaux, de chaines, de marteaux, brûlage dirigé etc. Mais tout ceci a un prix et le résultat est parfois pire qu'une gestion contrôlée régulière : les souches sectionnées laissent des chicots dangereux, des rejets couchés, des copeaux fins facilement inflammables etc.

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Les moutons ne peuvent réaliser ce travail à eux seuls, n'étant efficaces que pour maintenir le milieu une fois ouvert. C'est pour cette raison qu'il faut éviter qu'un milieu se referme et cause ainsi une multitude de problèmes de gestion.

Les moutons, s'ils mangent les arbustes moins volontiers que les chèvres et ont moins d'effet mécanique que les bovins ou les équins, possèdent deux atouts spécifiques qui les rendent eux aussi très efficaces : l'effectif important du troupeau que l'on introduit dans un seul parc et les faibles besoins des animaux à l'entretien, qui permettent une conduite plus adaptée aux objectifs sur le milieu.
Quelque soit le troupeau, les animaux cassent les branches mortes et les branches basses, en prélevant partiellement ou totalement le feuillage ; en quelques années, il tend à faire "monter" les arbustes qui concurrencent moins la strate herbacée : églantiers, aubépines, spartier, genêt etc. On obtient alors du rascle*.
De même, le troupeau a des préférences vis à vis des plantes qu'il broute, on parle alors d'appétence*. Cette discrimination induit une diversification de la strate herbacée*.

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Par exemple, ils vont avoir une appétence très prononcée pour les légumineuses arbustives et autres espèces à feuilles tendres et larges. Elles sont consommées dès le début du pâturage. On peut notamment citer :

Cytises
Grande coronille
Cornouiller sanguin
Merisier
Viorne lantane
Buplèvre
Erables
Sorbiers et Alisiers
Adénocarpe
Frênes

Par contre, à l'opposé, d'autres espèces sont non consommées car la plupart du temps toxiques. On peut notamment citer :

Buis
Ciste de Montpellier
Thym
Myrte
Bruyère à balai
Euphorbe épineuse
Lentisque
Callune
Rhododendron
Genévrier nain


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Voici ci-dessous le travail sous format PDF réalisé par deux étudiantes de l'Université Montpellier 2 sur la pression pastorale en garrigues languedociennes. L'étude a été réalisé au niveau d'une bergerie située aux environs de Lunel.

La pression pastorale - 442Ko

Duhayon Clothilde et Gineste Delphine


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