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Interview avec Mr. Marc DIMANCHE du Suamme le 12/03/09



Les éleveurs bergers ont-ils des aides et si oui, lesquelles (comment sont-elles perçues) ?

Les éleveurs bergers peuvent bénéficier d'aides ou de rémunérations de leur action en faveur de l'environnement et de la gestion des territoires sous trois formes :
1.un dispositif appelé « PHAE » ou Prime Herbagère Agro-Environnementale qui garantit le maintien du pâturage sur les espaces de parcours et de prés, bénéficiant à tous les éleveurs ;
2.un dispositif appelé « ICHN » ou Indemnités de Compensation de Handicaps Naturels, versé aux éleveurs situés dans les communes de montagne et dans certaines communes de garrigues, qui compense les handicaps liés à la faible productivité du milieu (altitude, pente, zones sèches…) ;
3.un dispositif appelé « MAETER » ou Mesures Agro-Environnementales Territoriales, qui rémunère les éleveurs s’engageant volontairement dans un contrats d’entretien du territoire, notamment pour la préservation des habitats naturels (dans le cadre de Natura 2000) ou pour la prévention des incendies de forêt (dans le cadre des coupures de combustible dites « vertes »).

L’ICHN n’est pas applicable de partout : il faut que la commune sur laquelle l’exploitation se trouve, soit classée en zone défavorisée. Par exemple, la commune d’Aumelas ou le bassin de Londres, sont en zones défavorisées sèches tandis que la commune de Vendémian, le bassin de Pompignan, de Sauve et Quissac ne le sont pas. Cela engendre des disparités entre les éleveurs pour des conditions de handicaps équivalentes. L'OIER SUAMME travaille sur l’élargissement du zonage « zones défavorisées sèches méditerranéennes » à l’ensemble des communes des zones de garrigues qui devrait aider au maintien de l’élevage pastoral. Cette distorsion réside sur les anciens critères de définition du handicap : La présence d'importantes surfaces de terres cultivables (en vignes ou d'autres cultures réputées productives) au moment du classement des communes a obéré le fait que des élevages pouvaient résider dans la commune mais sur des terres de parcours peu productives et difficiles à exploiter. . D’autre part, si un projet d’installation de reconquête d’un territoire à la demande d’une collectivité ou sur un territoire à enjeu environnemental (Natura 2000) ou DFCI se met en place, le bénéfice d’aides aux aménagements pastoraux (clôtures notamment) est facilité.

Quelles sont les aides pour les jeunes gens souhaitant s’installer ?

Ce sont les aides à l’installation comme la DJA (Dotation d’installation aux jeunes agriculteurs), des prêts, des aides à la réouverture du milieu, à la reconquête pastorale, aux équipements pastoraux, à l'installation de clôtures, au débroussaillement etc.

Quelle est la part des jeunes qui souhaitent devenir éleveur berger ?

Il y a surtout des reprises en fait. Il y a des candidats potentiels mais le principal problème est de trouver des parcours disponibles en garrigues et éventuellement de quelques surfaces cultivables pour produire des fourrages. Ce ne sont pas forcément des jeunes ! Quasiment toutes les tranches d’âge sont représentées.

Quels sont les problèmes qui rendent les gens réticents à devenir éleveur berger ?

Il y a essentiellement deux problèmes : social et foncier.
Le problème foncier réside sur le fait qu’il est difficile de trouver des surfaces suffisantes (de parcours). Il y a une forte concurrence liée aux usages et enjeux multiples de ces territoires. L'obtention de surfaces cultivées est moins problématique actuellement car on peut trouver plus facilement quelques hectares à utiliser pour cultiver du fourrage pour l’hiver sur des surfaces de vignes arrachées. Certains éleveurs ont développé des systèmes d'élevage sans territoire cultivé.

Le problème social réside sur le fait que les populations ont du mal à accepter « l’intrusion » d’un éleveur au sein de leur territoire, en particulier avec le développement du sanglier et de sa chasse, mais également en fonction des autres activités et de la spéculation immobilière. Les chasseurs de sangliers voient d’un mauvais œil l’implantation de clôtures et la réouverture du milieu engendrée par la présence des troupeaux : ils préfèrent avoir une libre circulation et des milieux plus « fermés » ou embroussaillés.

Quels sont les problèmes relatifs au domaine foncier ?

Le but c’est de regrouper suffisamment de parcours pour pouvoir accueillir les troupeaux. Par exemple, on calcule schématiquement qu'il faut 400 hectares pour 400 brebis, d'un seul tenant, ce n’est pas forcément simple. Il y a donc souvent un travail d'animation foncière à faire auprès des collectivités pour faciliter la mise à disposition de terrains communaux ou privés.

Quel est le véritable problème pour l’implantation d’une bergerie ?

Il faut implanter les bergeries suffisamment à l’écart des zones habitées et se pose alors le problème de l’accès et de l’alimentation en eau et en électricité. D’autre part, avec l’extension des zones constructibles, les habitations se rapprochent trop des bergeries et des zones pâturées alors qu’elles doivent se tenir à une distance minimale de 50 m (voire 100m) des bâtiments d’élevage. Il faut souvent faire appliquer cette règle en faisant valoir des droits d’antériorité de l’activité et de l’implantation lors des zonages d’occupation des sols des communes (révisions de POS, cartes communales ou PLU).
Enfin, si le bâtiment est édifié par une collectivité sur un terrain qui lui appartient, sa réalisation est plus complexe et doit suivre les procédures administratives habituelles. Cela a été le cas pour le site du Mas Dieu. Quand c’est un projet privé (terrain et maîtrise d’ouvrage privés), la conduite du projet est moins complexe mais bénéficie a priori de moins de soutiens financiers.

Combien y a-t-il d’éleveurs actuellement sur le territoire des garrigues ?

Au cours de l’année 2004, on dénombrait environ 170 élevages professionnels dont une centaine disposant de presque 26000 ovins. On comptait également plus de 2500 chèvres pour la production de fromage et 2300 bovins dont un tiers de race Camargue. L’activité pastorale reste encore enracinée dans les garrigues du Languedoc !
A titre de comparaison, on recensait à la même période dans les deux départements du Gard et de l’Hérault, respectivement 145 et 165 troupes ovines pour 30000 et 40000 brebis.
En 1960 il y avait 157000 brebis dans le Gard et 149000 brebis dans l’Hérault. Et dans les vingt dernières années , la disparition des troupeaux ovins a été compensée par le développement des bovins.

Que proposer à une commune ou une collectivité qui souhaiterait favoriser l'installation d'un éleveur berger sur son territoire ?

Une étude de faisabilité est à faire ; elle peut être réalisée par le service pastoral de l’OIER SUAMME pour la partie technique et par les services des Chambres d’Agriculture pour les parties animation et foncière. La commune ou la communauté de commune peut se porter maître d’ouvrage de l’étude et bénéficier du soutien financier du Conseil Général et du Contrat de Projet Etat-Région (crédits du Conseil Régional, de l’Etat et de l’Europe). Une analyse du territoire potentiel est réalisée (superficie, organisation, topographie, végétation…), des diagnostics (pastoral, technique, économique, foncier…) sont alors établis. Une cartographie des « faciès » pastoraux et des habitats naturels est réalisée, des modalités de suivi de la végétation sont éventuellement proposées ; des propositions de mobilisation foncière, d’aménagements et d’équipements pastoraux, d’utilisation du territoire par les animaux... sont faites.

Comment sont équipées les bergeries ? Tunnel, ancienne bergerie ?

On peut rencontrer tous les types de structures de bergeries. Il y a des bergeries traditionnelles plus ou moins aménagées et des bergeries neuves. Les bergeries tunnel (du type « serres plastiques » mais avec un dimensionnement, une isolation et une structure adéquats) sont peu nombreuses. Ce sont les questions de coût et de capacité financière des éleveurs qui vont être déterminantes. Le mieux est de construire une bergerie neuve en bois (ossature et bardage) qui « respire » plutôt que du dur. Les bergeries tunnel permettent aussi de travailler correctement et sont économiques mais en revanche, elles restent plus fragiles (tempêtes, neige, etc.).
L’aménagement intérieur de la bergerie est à la convenance de l’éleveur, même s’il doit être prioritairement conduit pour simplifier et faciliter le travail ; plusieurs éleveurs par exemple attachent les auges (mangeoires des moutons) à des cordes qui permettent de les surélever lorsqu’elles ne sont pas utilisées, afin de faire de la place pour les brebis. De même, il faut prévoir des évacuations diverses comme pour le « migou », des couloirs et des cases pour les soins et la contention des animaux, récupérer l’eau des toitures etc. Au plus le bâtiment est vétuste, au moins les conditions de travail du berger et l’ambiance sanitaire du troupeau sont bonnes.

L’idée d’un PNR pourrait-elle apporter une aide cohérente aux bergers ?

Il pourrait apporter une légitimité renforcée de l’activité pastorale mais pas forcément une aide directe. Si dans sa charte, son concept, le PNR milite pour le maintien du pastoralisme dans les garrigues, à titre patrimonial, historique, culturel et environnemental cela ne peut être que bénéfique. Les aspects des produits de qualité de l’élevage pastoral ne seront pas à négliger également : viande d’agneau valorisée localement, fromages de chèvres et de brebis, « migou », etc… L’existence d’un PNR pourrait faire évoluer la position des collectivités sur de nombreuses questions allant bien au-delà de celle du maintien de l’activité pastorale, comme l’organisation de l’urbanisation et de ses rapports au territoire par exemple.

Où transhument les éleveurs bergers ? lieux précis, trajets, durées… et qui sont-ils ?

Il y a essentiellement de la grande transhumance à pied qui mène les troupeaux des garrigues du Languedoc (Gard, Hérault) vers les Cévennes et les Causses. Il y a des troupes qui partent en direction des Alpes et des Pyrénées également, mais en camion. René Seyries, l’éleveur berger maintenant à la retraite et dont l’activité doit être reprise, se rend de Vendémian au Causse du Larzac par la draille d’Arboras en trois jours de transhumance. Son fils Bruno Seyries, met quant à lui huit jours pour aller de Montarnaud vers son estive collective du Mont Lozère.
En 2000, environ 124 troupeaux d’ovins représentant 21000 brebis transhumaient à pied, du sud du Massif central vers le Mont Lozère, le Mont Aigoual ou les Causses. 35 troupeaux transhumaient vers les Alpes, pour environ 15000 brebis. Aujourd’hui il doit y en avoir en tout 120 à 130. Un tiers de la transhumance se fait en camion, le reste à pied vers les estives cévenoles et caussenardes. La durée de la transhumance varie de deux à huit jours suivant les éleveurs bergers et les itinéraires.

Quels sont les types de terrains parcourus par les troupeaux ? ouverts ? sous chênaies ? etc.

Il y a une grande diversité de situations. L’idéal est de disposer d’un territoire diversifié présentant tous les types de végétation : des pelouses (milieux très herbacés), landes à cade et kermès, taillis de chênes vert etc... En effet, la combinaison des différentes ressources, de l’herbe, de la feuille des ligneux (broussailles ou arbres), des fruits (glands), permettent de nourrir les « moutons » suivant les saisons et les besoins de production. On affecte ainsi les différents espaces et types de ressources à des périodes d’alimentation du troupeau (gestation, allaitement des agneaux, lactation, etc…).
Les pelouses étant précoces, elles vont être consommées au printemps. Les zones plus ombragées, donc plus protégées, seront utilisées à la fin du printemps, pendant l’hiver, voire l’été pour les troupes sédentaires.
La glandée est beaucoup recherchée comme c'est le cas du chêne kermès ou encore du chêne vert, dont les glands sont appréciés des « moutons ». Le chêne blanc se développe de nouveau dans les garrigues à chêne vert dans les situations favorables. Le chêne blanc est intéressant car il laisse s’installer des sous-bois plus variés et plus intéressants du point de vue pastoral.

Quels sont les problèmes liés à la transhumance ?

Le principal problème reste la préservation des drailles pour le maintien de la transhumance à pied. Pour le reste, sur les territoires d’estive, les éleveurs et leurs groupements pastoraux permettant de gérer les estives disposent d’un accompagnement technique et financier, ainsi que d’une reconnaissance de l’intérêt du pastoralisme pour les paysages et la biodiversité. Un souci pourrait apparaître à l’avenir par un risque d’accroissement des contraintes écologiques avec un désengagement de l’Etat. Le logement des bergers pourrait également poser quelques problèmes (coûts et réglementation des « cabanes » de bergers).

Quelles est la superficie moyenne de territoires de parcours des élevages ?

Il y a des territoires pouvant aller jusqu’à 500 à 600 hectares voire très au-delà pour les très grands troupeaux. En 2004, la surface moyenne des exploitations ovines atteignait 215 hectares dont la majorité constituée de parcours.

Quel est l’impact du mouton sur le sol ? Quelles données existent sur la charge pastorale (en fonction des milieux), l'appétence de telle ou telle espèce végétale... en zone de garrigues ?

On dispose de beaucoup de références là dessus. Des fiches « références » sont disponibles par type de milieu et de végétation le constituant, indiquant les modalités de son utilisation suivant le stade physiologique des animaux, la saison, le type de conduite des animaux, etc. De nombreux paramètres sont pris en compte : l’organisation du pâturage, la taille du site ou de l’unité de pâturage, la pression de pâturage, les modalités de mise en valeur et de pérennisation des ressources pastorales (par exemple par des prescriptions éventuelles pour maîtriser une trop forte dynamique d’embroussaillement), etc... Par pression de pâturage, on entend par exemple tant de brebis pendant tant de temps, plutôt au printemps, plutôt à l’automne, sur tel et tel milieu, etc... On dispose également de références selon les types de systèmes et d’espèces (caprins, ovins, équins, bovins etc...).

Pouvez-vous nous renseigner sur les différents types d'agneaux qui peuvent être élevés ?

Il existe principalement deux catégories d’agneaux :
- les agneaux « légers » sont produits à l’automne : ils naissent dès le retour des brebis à la fin de l’estive. Ils pèsent à peu près 18 kilos.
- les agneaux « lourds » ou « de bergerie » ont environ 100 jours, l’agnelage est généralement de printemps dans ce cas là, pour profiter des ressources abondantes au pâturage au printemps ; ce type d'agneau est fini en bergerie et commercialisé avant la montée en estive. Ils pèsent environ 30 kilos.

Comment et à qui sont vendus les agneaux ? La demande est-elle satisfaite ?

Un nombre limité d’éleveurs adhère aux systèmes coopératifs, la majorité préférant vendre directement aux marchands voire aux particuliers. La coopérative intervenant sur la zone de garrigue collecte environ 20% de la production mais le reste est vendu soit auprès des négociants (« maquignons »), soit à des particuliers via un passage (voire une découpe) par les abattoirs locaux (Pézenas par exemple) ; les périodes des fêtes musulmanes constituent un élément important des ventes pour un grand nombre d’éleveurs.
La commercialisation de la viande à un niveau individuel n’est pas aussi facile que dans le cas des productions fromagères. Il est nécessaire de passer par un abattoir et une salle de découpe agréés, souvent éloignés de l’exploitation, engendrant de nombreux déplacements, et donc complexe à un niveau individuel,...
Cela devrait logiquement militer pour un développement des démarches collectives de vente et de transformation. De plus, la production de viande est saisonnée, comme le fromage.
En conclusion, la commercialisation directe en de viande d’agneau est plutôt difficile et demande une organisation rigoureuse.

Dans quelles conditions les brebis de réforme sont-elles vendues et à qui ?

Elles partent à l’abattoir et sont parfois auto transformées. C’est une viande forte au goût, les consommateurs n’y sont pas habitués et préfèrent la viande d’agneau sur les standards « côtelettes, épaule et gigot » etc. Le négoce commercialise beaucoup à la conserverie pour faire les couscous… C’est assez peu valorisé.

Quelles sont les races de moutons élevées en garrigues ?

Localement il y a trois races de brebis qui font l’objet d’un classement « races en voie de disparition » et qui devraient faire l’objet de mesures de protection : la caussenarde des garrigues, la raïole et la rouge du Roussillon. Ce sont des brebis assez « hautes sur pattes » et assez « coureuses », très adaptées aux parcours en garrigues. On trouve aussi la Blanche du Massif Central ou BMC.

La maintenance des races est-elle bien respectée ? Qui s’en occupe ?

Il y a de faibles effectifs des trois races. Il y a un accompagnement technique avec des techniciens ou des vétérinaires qui s’en préoccupent. Il y avait un dispositif national de soutien des races qui permettait aux éleveurs de races pures de continuer à préserver ces dernières. Ce dispositif n’est pas appliqué actuellement, et cela pourrait poser à terme la question de leur maintien, malgré l’engagement et l’intérêt des éleveurs.

Où sont situés les abattoirs pour tuer les brebis et comment sont-elles tuées ?

Il en reste un au Vigan, un à Pézenas, un à Alès. Mais ces abattoirs ont tendance à disparaître du fait des faibles volumes d’animaux traités et des surcoûts de gestion que cela entraîne. Les bouchers comme les GMS ont souvent des voies d’approvisionnement plus profitables. Les moutons sont tués par un choc électrique sur la tête. Il s’y pratique aussi l’abattage selon le rite musulman aux périodes des fêtes religieuses.

Quelles sont les activités utilisées par les bergers pour aménager l’espace ?

Principalement, la végétation arbustive est débroussaillée lorsqu’elle est trop envahissante : on pratique le « gyrobroyage » mécanique ou on utilise le feu en conditions de vent et d’humidité favorables, en hiver ou au printemps. Les éleveurs bergers pratiquent le feu pastoral en brûlant les broussailles « à la matte », c’est-à-dire par bouquets de végétation. Dans d’autres cas, c’est le brûlage dirigé qui est privilégié pour traiter des surfaces plus importantes et dans les zones présentant de forts risques, avec des équipes formées à la lutte contre l’incendie (pompiers, forestiers sapeurs).

Comment la filière du fumier est-elle gérée ?

C’est un travail qui se pratique surtout en estive et en bergerie. Les bergers balayent le « migou » sur les zones d’exercice ou dans les bergeries, ainsi que dans les aires de couchages (ou « couchades ») dans les estives. La vente du « migou » à des particuliers ou des professionnels de l’horticulture peut représenter une diversification économique intéressante. En dehors de la récolte du « migou » en estive, il faut privilégier le fumier produit sur l’exploitation pour apporter de la fumure aux parcelles cultivées que de le vendre et d’acheter à la place des engrais chimiques.

Y a-t-il des problèmes de maladies ? Quelles sont les races touchées ?

Il y a les maladies classiques : la petite douve, les vers intestinaux (strongles) qui infestent l’appareil digestif des ruminants gros et petits, grande douve (sur zones humides), la teigne... et de nouvelles maladies émergentes dans la région comme la « langue bleue » (ou « fièvre catarrhale ») dont le vecteur est un moucheron.
Une prophylaxie adaptée est appliquée pour prévenir ces maladies, en apportant des traitements aux animaux (vaccinations, analyses sérologiques, traitements antiparasitaires…) : on utilise notamment ces traitements lorsque l’on doit regrouper plusieurs troupeaux en estive.

Pourquoi la laine n’est-elle pas valorisée alors que le potentiel est énorme ? A quoi cela est dû ?

Pour des questions de filière. Le coût de revient de la laine produite n’est pas rentable par rapport à celles produites par les moutons Mérinos dans d’autres contrées.

Pourrait-on définir une race AOC ou un label agneau des garrigues ? dans quelles conditions (fond prairial…) ?

Pour un AOC, il faut une antériorité « du lien au terroir » et des pratiques. Il faut établir un cahier des charges, définir et argumenter ce lien au terroir et il faut prouver qu’il y a une antériorité de production particulière. Il vaudrait mieux privilégier une organisation commerciale en circuits courts (mais pas forcément en vente directe) avec des boutiques, de la « vente en ligne »... L’AOC Pélardon en fromage de chèvre par exemple a été créée pour protéger le Pélardon, son antériorité, éviter des « copies » et développer son marché à l’extérieur de la région. Il faut une bonne et importante organisation professionnelle avant de pouvoir développer une AOC, avec des objectifs clairs et partagés. Mais a contrario du Pélardon, les éleveurs producteurs de viande d’agneau ne pourront pas tous vendre eux même leur produits.
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